Il est clair désormais pour tout un chacun –car pour certains cela
a toujours était clair et limpide- que l’Algérie est ciblée. Ciblée elle l’est
par une chaîne d’acteurs commençant par une élite mondiale tapie dans l’ombre
pour des raisons obscures, passant par des pays dont les intérêts et la vision
ne concourent pas avec les nôtres au même point, ainsi que des pays que l’on
qualifierait de frères ou amis mais qui essayent sournoisement de nous nuire
sans cesse et inlassablement, pour finir avec des ennemis intimes au sein même
de notre peuple, des traîtres des taupes, des zouaves, des colonisables, des
vestiges de bachaghas, des retournés, en clair, la cinquième colonne. Ces
derniers qui ont pris possession du pays à différents niveaux nonobstant des
enquêtes préalables, à l’instar de ceux impliqués dans la vente du phosphate à
l’entité sioniste. Comme la vie est un leurre, on apprendra peut-être un jour
que cette affaire servait les intérêts du pays ; néanmoins, l’assertion
formulée ci-dessus demeure basée sur un faisceau de cas probants. Chacun de
nous à son niveau peut le vérifier, beaucoup de personnes choisies pour des postes
de responsabilité vérifient impérativement certains critères, viz., l’impéritie
que nous devons vilipender, la vassalité et la soumission aux suzerains, et
l’écart apparent par rapport aux valeurs du peuple.
L’Algérie est donc victime
d’un complot que l’on voit se dessiner jour après jour et heure après heure, et
les dangers la guettent de tous les côtés ; une situation me semble-t-il,
jamais vécue durant l’ère post-indépendance d’autant plus accentuée par
l’absence du président. Il est dit que le bon manager est celui dont
l’entreprise n’a pas besoin, car l’ayant mise sur les rails, mais est-ce le cas
de l’Algérie ?
Selon Von Weizsäcker, l’énergie de liaison par nucléon est maximale
au voisinage du Fer 56 et du Nickel 62 mais diminue pour les noyaux lourds. En
l’occurrence, un noyau lourd est instable et il suffit d’un neutron pour qu’il
vibre et se désintègre. Formulé autrement, je dirais que les exposants de
Lyapunov sont désormais positifs pour l’Algérie, i.e., le malaise est général,
l’iniquité a atteint des niveaux intolérables, l’insécurité a ôté à la
population toute envie de savourer la vie, etc. Quand le peuple est mécontent
et que les gouvernants décident et agissent à hue et à dia sans cohérence
aucune, il est légitime de trembler à la perspective d’un effondrement
irréversible de l’ensemble après avoir expérimenté celui des valeurs, car là,
l’ennemi peut sévir et imposer sa loi sans coup férir. Il n’est pas aisé de se
laisser mener à la roche Tarpéienne sans soubresaut. De surcroît notre peuple
est en train de subir sans contredit, les pires avanies de toutes parts, à
juste titre nos concitoyens sont disséminés à travers plusieurs prisons dans le
monde en train de clamer à cor et à cri leur innocence sans être secourus, et
tout à l’avenant, l’engeance ose tenir des propos licencieux à l’égard d’un
peuple pétri d’orgueil, alors que ceux qui nous gouvernent effroyablement
avachis, nous contemplent du haut du beffroi.
Néanmoins, devant l’adversité le peuple doit être unis derrière un
leader qui a une vision en accord avec l’histoire et la personnalité du
premier, un leader qui s’entoure d’un groupe de penseurs et d’experts tous fils
de l’Algérie historique tout en restant à l’écoute des think tanks, un leader qui
s’appuie sur une armée authentique performante et soudée et des services
spéciaux aguerris et redoutables. Le peuple et ceux qui gouvernent doivent agir
en synergie, aller au-devant des difficultés sans désemparer et tenter de
porter remède aux inégalités au sein de la société provoquées par un certain
mode de gouvernance que tout le monde s’accorde à abjurer, afin de consolider
impérieusement l’édifice, si l’on ne veut pas pleurer comme l’a fait en 1492 le maître de Gharnata (Grenade).
Mais alors, l’appel est lancé à ceux qui tiennent le gouvernail,
ceux qui ont charge d’âmes (s’ils existent), pour trouver les mécanismes
adéquats pour inhiber l’instabilité et renforcer l’unité nationale nécessaire
pour avorter toutes les tentatives de nous faire sombrer dans le chaos et lézarder
notre demeure. On ne leur demande pas d’agir
par amour pour le peuple mais par souci de préserver le pays, sous réserve
qu’ils se sentent réellement fils de ce dernier. En ce qui me concerne, je
garde espoir que les enfants dévoués de l’Algérie existent et sauront agir dans
l’intérêt d’une nation qui a toujours su renaître de ses cendres.
L’absence prolongée du président pourrait être à l’origine de la désagrégation
des ensembles, laquelle est préjudiciable à la sécurité nationale, d’où la nécessité
d’avoir le courage d’engager les actions légales qui s’imposent pour remettre
l’état à l’endroit, sous réserve que l’état de vacance du pouvoir est constaté.
En tout état de cause, les prochaines élections présidentielles seront une
opportunité inespérée pour couper les ponts avec les anciennes pratiques et
permettre une renaissance tant espérée. La garde prétorienne est à proscrire de
la scène politique nationale, car les gens qui se sont tus par lâcheté ou par calcul
quand on avait besoin d’eux, ou les gens qui ont participé au déclin du pays,
ne peuvent nous diriger.