« Combien l’Algérie doit-elle à la France en
matière de frais de santé ? » et « l’Algérie a-t-elle réglé la facture de
Monsieur le président Bouteflika au Val-de-Grâce ? » Ce sont les questions
posées, dans un entretien avec la ministre de la Santé française, Marisol
Touraine. La ministre française déclare aussi : « nous considérons qu’il y a
encore des sommes que l’Algérie nous doit. Les discussions n’ont pas progressé
assez à mon goût et je souhaite, je l’ai dit à mon homologue algérien, qu’elles
reprennent de façon plus rapide et plus vigoureuse ». De surcroit, selon
un rapport d’information publié par le Sénat français, on lit : « il
convient de citer, par exemple, la question des créances hospitalières avec
l’Algérie, qui existe d’ailleurs avec d’autres pays du Maghreb. Il s’agit, en
fait, de créances de la Caisse nationale de sécurité sociale algérienne mais,
..etc. ». Ces déclarations et propos repris par les média, sans juger de
leur véracité, sont totalement irrévérencieux et écorchent l’ego des algériens.
Il serait bénéfique pour tout le monde que la partie française tempère ses déclarations
et fasse montre de modestie. En effet, les faits démontrent d’une manière
irréfutable que l’Algérie a vu la balance des échanges en sa défaveur dans la mesure
où elle donne plus qu’elle ne reçoit. Il suffit d’exposer quelques éléments
pour étayer cette assertion.
D’abord, à l'occasion de la visite de Nicolas Sarkozy
en Algérie, les groupes français ont multiplié
les contrats représentant près
de 5 milliards de dollars, viz., Total, Gaz de France et Alstom, cette dernière
compagnie a décroché le marché de
l'électrification du réseau ferroviaire algérien, en l’occurrence, l'équipement
de trois lignes de chemin de fer et l'électrification des voies sur les lignes
du chemin de fer alger-thénia, oued-smar- gué-de-constantine et el-harrach-el
affroun. Une aubaine selon les spécialistes pour le groupe sauvé in extremis du
gouffre. A juste titre, Alstom a été choisie au détriment des autres concurrents,
tels que, le chinois ccecc, le groupement de la même nationalité
CITIC-CSCECCREC, l'allemand Siemens et l'espagnol INABESA-Cobra. En plus de la
livraison de locomotives à la SNTF, Alstom hérite de la construction du
complexe hydraulique de Béni-Haroun, ou encore de la construction de la
centrale électrique de Fkinira, jusqu'au contrat pour la construction de la
première ligne de tramway d'Alger, l'un des plus importants marchés attribués
au groupe français en Algérie. La
firme est retenue, en outre, pour la réalisation des futures lignes à grande
vitesse et pour l'électrification de la rocade nord du réseau des chemins de
fer. Alstom est alors sauvée de la faillite et renoue même avec les bénéfices, selon
Abderrahmane Dahmane, l’ancien conseiller à la diversité de Sarkozy.
« C’est l’Algérie qui a sauvé Alstom, le géant de l’industrie française,
de la faillite sans rien obtenir, …, si j’étais décideur, je n’aurais pas donné
le contrat à Alstom sans obtenir une participation dans le capital de
l’entreprise qui est devenue un des fleurons de son domaine dans le monde,
grâce à l’argent de l’Algérie”, a-t-il encore accusé.
Ensuite, il y a l’usine de Renault d’Oran qui a suscité une polémique
toujours vivace, laquelle usine n’est autre qu’une unité de montage de kits importés de Roumanie et de Turquie, selon
les spécialistes. Evidemment toujours au préjudice d’autres compagnies telles que Volkswagen,
qui de surcroit, ne pourront s’installer en
Algérie pendant une période de trois années. Selon les experts,
l’Algérie aurait été le bailleur de fonds principal sans beaucoup attendre en
contrepartie. En effet, ces experts vilipendent le coût
exorbitant de ce projet qui est le même que celui de l'usine Renault de Tanger
(un milliard d'euros) où Renault dispose d’une plateforme avec un réseau de sous-traitance opérationnel, mais ne représentera que 10% de la production marocaine. D’autant
plus que les 75.000 unités par an prévues est franchement en deçà des 300.000 à
400.000 unités par an nécessaire pour que l’usine soit rentable. M. Montebourg ministre français du redressement industriel a
rappelé que, selon les clauses du contrat signé entre Renault et le
gouvernement algérien, «l'usine de montage d'Oran n'a pas le droit de
commercialiser des véhicules de marque Symbol ni en France, ni en Europe, ni en
Afrique». A nous l’orgueil illusoire et à eux le redressement de l'appareil
industriel dévasté par la crise européenne. En tout état de cause, cet état de
fait demeure un mystère.
Enfin,
n’omettons pas de rappeler que la France n’a pas encore honoré ses créances
vis-à-vis de l’Algérie, viz., le blé et l’or mis à sa disposition par l’Algérie
avant l’occupation. Les négociants Bacri et Busnach, avec la garantie du dey,
avaient livré à la France du Directoire d'importantes quantités de blé, ils firent
sortir de Mers-el-Kébir plus de 100 navires chargés de blé algérien pour la
France. Ces envois seront suivis par d'autres livraisons effectuées en 1797.
Mais les souverains français qui se succédèrent, Napoléon Ier, Louis XVIII, Charles X, ne voulurent jamais honorer cette
dette à l'égard d'Alger (http://skikda.boussaboua.free.fr/algerie_histoire_05_colonisation_pretexte.htm).(http://skikda.boussaboua.free.fr/algerie_histoire_05_colonisation_pretexte.htm). De même, la France ne devrait en aucun
cas oublier ce qui a été publié dans le journal "Le Moniteur" de juin
1793: "Tandis
que l'Europe se coalise contre la France libre, une puissance Africaine
(Alger), plus loyale et fidèle, reconnaît la République et lui jure
amitié."
Pour clore, je soulève la question de la prise en charge de nos malades à
l’étranger et en particulier en France, alors qu’il y a un pays ami qui a su
s’imposer dans le domaine médical au point de proposer à l’humanité de nouveaux
médicaments et de nouvelles techniques, à savoir, Cuba.
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