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mardi 28 janvier 2014

Créances

« Combien l’Algérie doit-elle à la France en matière de frais de santé ? » et « l’Algérie a-t-elle réglé la facture de Monsieur le président Bouteflika au Val-de-Grâce ? » Ce sont les questions posées, dans un entretien avec la ministre de la Santé française, Marisol Touraine. La ministre française déclare aussi : « nous considérons qu’il y a encore des sommes que l’Algérie nous doit. Les discussions n’ont pas progressé assez à mon goût et je souhaite, je l’ai dit à mon homologue algérien, qu’elles reprennent de façon plus rapide et plus vigoureuse ». De surcroit, selon un rapport  d’information publié par le Sénat français, on lit : « il convient de citer, par exemple, la question des créances hospitalières avec l’Algérie, qui existe d’ailleurs avec d’autres pays du Maghreb. Il s’agit, en fait, de créances de la Caisse nationale de sécurité sociale algérienne mais, ..etc. ». Ces déclarations et propos repris par les média, sans juger de leur véracité, sont totalement irrévérencieux et écorchent l’ego des algériens. Il serait bénéfique pour tout le monde que la partie française tempère ses déclarations et fasse montre de modestie. En effet, les faits démontrent d’une manière irréfutable que l’Algérie a vu la balance des échanges en sa défaveur dans la mesure où elle donne plus qu’elle ne reçoit. Il suffit d’exposer quelques éléments pour étayer cette assertion.
D’abord, à l'occasion de la visite de Nicolas Sarkozy en Algérie, les groupes français ont multiplié
les contrats représentant près de 5 milliards de dollars, viz., Total, Gaz de France et Alstom, cette dernière compagnie a décroché le marché de l'électrification du réseau ferroviaire algérien, en l’occurrence, l'équipement de trois lignes de chemin de fer et l'électrification des voies sur les lignes du chemin de fer alger-thénia, oued-smar- gué-de-constantine et el-harrach-el affroun. Une aubaine selon les spécialistes pour le groupe sauvé in extremis du gouffre. A juste titre, Alstom a été choisie au détriment des autres concurrents, tels que, le chinois ccecc, le groupement de la même nationalité CITIC-CSCECCREC, l'allemand Siemens et l'espagnol INABESA-Cobra. En plus de la livraison de locomotives à la SNTF, Alstom hérite de la construction du complexe hydraulique de Béni-Haroun, ou encore de la construction de la centrale électrique de Fkinira, jusqu'au contrat pour la construction de la première ligne de tramway d'Alger, l'un des plus importants marchés attribués au groupe français en Algérie. La firme est retenue, en outre, pour la réalisation des futures lignes à grande vitesse et pour l'électrification de la rocade nord du réseau des chemins de fer. Alstom est alors sauvée de la faillite et renoue même avec les bénéfices, selon Abderrahmane Dahmane, l’ancien conseiller à la diversité de Sarkozy. « C’est l’Algérie qui a sauvé Alstom, le géant de l’industrie française, de la faillite sans rien obtenir, …, si j’étais décideur, je n’aurais pas donné le contrat à Alstom sans obtenir une participation dans le capital de l’entreprise qui est devenue un des fleurons de son domaine dans le monde, grâce à l’argent de l’Algérie”, a-t-il encore accusé.
Ensuite, il y a l’usine de Renault d’Oran qui a suscité une polémique toujours vivace, laquelle usine n’est autre qu’une unité de montage de kits importés de Roumanie et de Turquie, selon les spécialistes. Evidemment toujours au préjudice d’autres compagnies telles que Volkswagen, qui de surcroit, ne pourront s’installer  en Algérie pendant une période de trois années.  Selon les experts, l’Algérie aurait été le bailleur de fonds principal sans beaucoup attendre en contrepartie. En effet, ces experts vilipendent le coût exorbitant de ce projet qui est le même que celui de l'usine Renault de Tanger (un milliard d'euros) où Renault dispose d’une plateforme avec un réseau de sous-traitance opérationnel, mais ne représentera que 10% de la production marocaine. D’autant plus que les 75.000 unités par an prévues est franchement en deçà des 300.000 à 400.000 unités par an nécessaire pour que l’usine soit rentable. M. Montebourg ministre français du redressement industriel a rappelé que, selon les clauses du contrat signé entre Renault et le gouvernement algérien, «l'usine de montage d'Oran n'a pas le droit de commercialiser des véhicules de marque Symbol ni en France, ni en Europe, ni en Afrique». A nous l’orgueil illusoire et à eux le redressement de l'appareil industriel dévasté par la crise européenne. En tout état de cause, cet état de fait demeure un mystère.
Enfin, n’omettons pas de rappeler que la France n’a pas encore honoré ses créances vis-à-vis de l’Algérie, viz., le blé et l’or mis à sa disposition par l’Algérie avant l’occupation. Les négociants Bacri et Busnach, avec la garantie du dey, avaient livré à la France du Directoire d'importantes quantités de blé, ils firent sortir de Mers-el-Kébir plus de 100 navires chargés de blé algérien pour la France. Ces envois seront suivis par d'autres livraisons effectuées en 1797. Mais les souverains français qui se succédèrent, Napoléon Ier, Louis XVIII, Charles X, ne voulurent jamais honorer cette dette à l'égard d'Alger (http://skikda.boussaboua.free.fr/algerie_histoire_05_colonisation_pretexte.htm).(http://skikda.boussaboua.free.fr/algerie_histoire_05_colonisation_pretexte.htm).  De même, la France ne devrait en aucun cas oublier ce qui a été publié dans le journal "Le Moniteur" de juin 1793: "Tandis que l'Europe se coalise contre la France libre, une puissance Africaine (Alger), plus loyale et fidèle, reconnaît la République et lui jure amitié."
Pour clore, je soulève la question de la prise en charge de nos malades à l’étranger et en particulier en France, alors qu’il y a un pays ami qui a su s’imposer dans le domaine médical au point de proposer à l’humanité de nouveaux médicaments et de nouvelles techniques, à savoir, Cuba.




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