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mercredi 4 décembre 2013

Désespoir

En consultant les journaux, le net ou en regardant la pléiade de chaines de télévisions disponibles, on arrive à évaluer l’état de désespoir profond dans lequel a sombré notre peuple. Le candidat aux élections présidentielles de 2014 Rachid Nekkaz interviewé sur la chaine Ennahar TV, ainsi que plusieurs autres spécialistes invités cette semaine (11/13), ont exprimé ce désarroi et cette détresse qui bercent notre peuple comme berceraient une barre les flots. La corruption systématique et systémique qui gangrène la société et
l’administration, le bradage des entreprises nationales, dont l’exemple le plus éloquent et le plus actuel serait l’entreprise des câbles de Biskra, laquelle était classée première en Afrique mais a franchi tous les rangs pour s’installer dans le dernier, car cédée (à 70%) aux étrangers, sans omettre de citer la criminalité galopante et organisée désormais (l’expression la plus élémentaire du Low Intensity Conflict), le stress permanent à nos frontières, les concessions ridicules et injustifiés faites aux étrangers, l’apparition d’une déchirure désirée par certains du tissu ethnique millénaire, la dévaluation occultée mais certaine de notre monnaie, car on se rappelle fort bien du niçab de la zakkat qui a grimpé de 100000 DA à plus de 500000 DA en quelques années, ce qui implique un pouvoir d’achat déchu en dépit des augmentations de salaires, et bien d’autres sont les ruisseaux qui alimentent cette détresse.
Mais alors, le premier ministre lorsqu’il étalera devant nous le bilan des trois mandats du président en vue probablement de préparer le quatrième, sera-t-il en mesure de convaincre que le barycentre de toutes les activités entreprises s’incline vers les valeurs positives. En ce qui me concerne, je m’incline à penser, en accord avec les déclarations  de Nekkaz, qu’en 2009 le président avait lancé un appel de détresse et personne ne l’avait entendu lorsqu’il déclara que la politique de privatisation préconisée pendant dix ans était une erreur. S’entêter à le reconduire dans les conditions actuelles serait contre-productif et ce serait un désaveu de la sagesse populaire. Dans le même contexte, les déclarations récentes des politiciens n’effleurent même pas le bout de l’éthique.
Une autre question mérite notre attention, à savoir, le programme d’un candidat. A mon humble avis il n’y a que le Mehdi qui soit l’homme providentiel ; on ne peut attendre d’une seule personne de nous proposer un programme complet, car quel que soit sa compétence dans un domaine, un individu ne peut prétendre étendre cette compétence à tous les domaines. Ce qu’on attend en revanche d’un président est qu’il ait les qualités de synthèse et d’analyse, une riche culture, une approche rigoureuse et scientifique, capable de déceler les anomalies dans les informations que l’on met à sa disposition, de prendre les décisions après avoir consulté les experts, ayant du charisme et de l’abnégation. Quant au programme, il y a les experts de la nation dans tous les domaines pour le concevoir (qui sont payés pour cela), et ce sera le programme de l’état. On a vanté le programme du président au point de le vénérer  par tous les partis qui ont oublié les leurs au passage, et pourtant le président lui-même a confessé l’échec de sa politique à plusieurs niveaux. Dans les grandes orientations, la méthode de l’essai-erreur n’est pas privilégiée. Certaines erreurs ont des conséquences inimaginables sur la communauté, d’où la nécessité d’impliquer tout le monde et auquel cas tout le monde est tenu d’endosser la responsabilité des réussites et des échecs.
L’invité d’ennahar-tv a abordé aussi deux points intéressants, à savoir, le service national et la notion de travail. Concernant le premier, je rappelle que j’ai proposé dans mon appel au peuple en 2009 que le service national est à maintenir, et ceci pour une période optimale de six mois car il est impératif que les algériens soient bien formés en vue de parer aux péripéties qui scandent la vie d’une nation, sans verser toutefois dans l’excès. L’on se rappelle le président Chadli quand il déclara être en mesure de lever une armée de deux millions de soldats. Je ne pense pas qu’une armée professionnelle puisse à elle seule assurer la sécurité d’un pays. Dans ce contexte plusieurs formules peuvent être préconisées, e.g, un étudiant en licence peut passer les 2 mois de congé annuel en formation militaire pour enfin sortir du premier cycle universitaire après 3 années avec une licence et une carte militaire, et ce serait superbe qu’il ait le permis de conduire dans son cartable aussi.
Quant au travail, il serait intéressant de distribuer d’une manière non-uniforme le nombre d’heures de travail annuel sur les jours de l’année en tenant compte des spécificités des saisons. De même, le système du part-time semble pouvoir apporter des éléments de réponses au problème du chômage.

   

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