En consultant les journaux, le net ou en regardant la pléiade de
chaines de télévisions disponibles, on arrive à évaluer l’état de désespoir
profond dans lequel a sombré notre peuple. Le candidat aux élections
présidentielles de 2014 Rachid Nekkaz interviewé sur la chaine Ennahar TV,
ainsi que plusieurs autres spécialistes invités cette semaine (11/13), ont
exprimé ce désarroi et cette détresse qui bercent notre peuple comme
berceraient une barre les flots. La corruption systématique et systémique qui
gangrène la société et
l’administration, le bradage des entreprises nationales,
dont l’exemple le plus éloquent et le plus actuel serait l’entreprise des câbles
de Biskra, laquelle était classée première en Afrique mais a franchi tous les
rangs pour s’installer dans le dernier, car cédée (à 70%) aux étrangers, sans
omettre de citer la criminalité galopante et organisée désormais (l’expression
la plus élémentaire du Low Intensity Conflict), le stress permanent à nos
frontières, les concessions ridicules et injustifiés faites aux étrangers,
l’apparition d’une déchirure désirée par certains du tissu ethnique millénaire,
la dévaluation occultée mais certaine de notre monnaie, car on se rappelle fort
bien du niçab de la zakkat qui a grimpé de 100000 DA à plus de 500000 DA en
quelques années, ce qui implique un pouvoir d’achat déchu en dépit des
augmentations de salaires, et bien d’autres sont les ruisseaux qui alimentent cette
détresse.
Mais alors, le premier ministre lorsqu’il étalera devant nous le
bilan des trois mandats du président en vue probablement de préparer le
quatrième, sera-t-il en mesure de convaincre que le barycentre de toutes les
activités entreprises s’incline vers les valeurs positives. En ce qui me
concerne, je m’incline à penser, en accord avec les déclarations de Nekkaz, qu’en 2009 le président avait
lancé un appel de détresse et personne ne l’avait entendu lorsqu’il déclara que
la politique de privatisation préconisée pendant dix ans était une erreur. S’entêter
à le reconduire dans les conditions actuelles serait contre-productif et ce
serait un désaveu de la sagesse populaire. Dans le même contexte, les déclarations
récentes des politiciens n’effleurent même pas le bout de l’éthique.
Une autre question mérite notre attention, à savoir, le programme
d’un candidat. A mon humble avis il n’y a que le Mehdi qui soit l’homme
providentiel ; on ne peut attendre d’une seule personne de nous proposer
un programme complet, car quel que soit sa compétence dans un domaine, un
individu ne peut prétendre étendre cette compétence à tous les domaines. Ce qu’on
attend en revanche d’un président est qu’il ait les qualités de synthèse et
d’analyse, une riche culture, une approche rigoureuse et scientifique, capable
de déceler les anomalies dans les informations que l’on met à sa disposition,
de prendre les décisions après avoir consulté les experts, ayant du charisme et
de l’abnégation. Quant au programme, il y a les experts de la nation dans tous
les domaines pour le concevoir (qui sont payés pour cela), et ce sera le
programme de l’état. On a vanté le programme du président au point de le vénérer par tous les partis qui ont oublié les leurs
au passage, et pourtant le président lui-même a confessé l’échec de sa
politique à plusieurs niveaux. Dans les grandes orientations, la méthode de
l’essai-erreur n’est pas privilégiée. Certaines erreurs ont des conséquences
inimaginables sur la communauté, d’où la nécessité d’impliquer tout le monde et
auquel cas tout le monde est tenu d’endosser la responsabilité des réussites et
des échecs.
L’invité
d’ennahar-tv a abordé aussi deux points intéressants, à savoir, le service
national et la notion de travail. Concernant le premier, je rappelle que j’ai
proposé dans mon appel au peuple en 2009 que le service national est à
maintenir, et ceci pour une période optimale de six mois car il est impératif
que les algériens soient bien formés en vue de parer aux péripéties qui scandent
la vie d’une nation, sans verser toutefois dans l’excès. L’on se rappelle le
président Chadli quand il déclara être en mesure de lever une armée de deux
millions de soldats. Je ne pense pas qu’une armée professionnelle puisse à elle
seule assurer la sécurité d’un pays. Dans ce contexte plusieurs formules
peuvent être préconisées, e.g, un étudiant en licence peut passer les 2 mois de
congé annuel en formation militaire pour enfin sortir du premier cycle
universitaire après 3 années avec une licence et une carte militaire, et ce
serait superbe qu’il ait le permis de conduire dans son cartable aussi.
Quant au travail, il serait intéressant de distribuer d’une manière
non-uniforme le nombre d’heures de travail annuel sur les jours de l’année en tenant
compte des spécificités des saisons. De même, le système du part-time semble
pouvoir apporter des éléments de réponses au problème du chômage.
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