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lundi 30 janvier 2012

AADL


Locataires/acquéreurs de l’immeuble 26               ALGER, le 24 juillet 2010
AADL-BEZ (1), Alger.

A Mr le Directeur
de l’Agence Nationale de l’Amélioration
et du Développement du Logement


Lorsque nous avons reçu nos certificats d'attribution de logement dans le cadre de la location/vente, notre bonheur était indescriptible, car en plus du fait d'acquérir un toit nécessaire pour vivre une vie décente, nous pensions avoir eu l'honneur et le privilège d'être des acteurs dans une expérience appelée à redéfinir la notion de logement et d'urbanisation en Algérie. A juste titre, c'est un logement destiné à une certaine frange de la population à même de l'acquérir au terme d'un processus de payement échelonné. Par ailleurs, ce logement était censé être conçu  selon les règles élémentaires de l'esthétique et du cadre agréable, e.g, la verdure, les aires de jeux, le gardiennage, etc. Nous nous sommes mis à rêver…..
Malheureusement, nous avons très vite perdu nos illusions. Les raisons étant les suivantes:

Erreurs de conception

1- Commençons par le contrat. À cet effet, nous sommes au regret de porter à votre connaissance le décès de 3 locataires/acquéreurs tous pères de famille. Mais ce que nous considérons affligeant est le fait que les veuves des défunts continuent de payer les loyers (traites) alors que la cessation des payements aurait pu être  déclarée immédiatement après le décès  s'il y avait eu un pourcentage du loyer réservé aux assurances. Cette procédure étant connue nous semble-t-il. En vérité, la veuve est contrainte de chercher du travail (si elle n'en a pas) car le non-paiement du loyer pendant 3 mois lui vaudra de perdre le bénéfice du logement, tel que stipulé dans le contrat.
2-  Concernant les constructions, nous notons que les immeubles 24 à 27 sont bâtis de telle manière que les entrées principales soient en face et à 2m (selon l'endroit) d'un mur (centre de formation). Par conséquent, cet endroit couvert par ce long mur est devenu un lieu privilégié pour l'engeance des quartiers avoisinants.
3- Enfin, donnons quelques exemples capables de laisser transparaître l'état réel de la construction, à savoir, l'absence totale d'isolation acoustique, l'infiltration des eaux, les craquements de béton (balcons), le piètre état des citernes, des portes d'entrée en bois fendues, la conception de vides d'ordures (avec des portes de qualité) non fonctionnels car le bout du canal d'évacuation est inaccessible, mais pouvant être (VO) au demeurant la convoitise des pervers, et l'élément saillant qu'est la conception des fenêtre des WC des F4 donnant sur les chambres des F3.
Nous aurions souhaité que les normes admises pour notre site effleurent au moins celles consenties pour les logements sociaux accordés dans le cadre de l'opération annihilation de l'habitat précaire.

Sécurité

             Le premier acte de l'AADL, après nous avoir remis les clés, a été de détruire l'enceinte entourant le site, permettant ainsi le déferlement des jeunes et le déclenchement d'une réaction en chaine des actes d'agression et de cambriolage. Le site a été implanté entre deux quartiers dont les jeunes s'accordent à régler leurs différends et d'une manière sanglante dans ce même site. Nous avons été perçus comme des intrus, même par certains enseignants dans les écoles où nous avons eu un grand mal à y faire admettre nos enfants.
             La quiétude est l'ingrédient du bonheur, malheureusement nous vivons sous une tension permanente, car l'insécurité est totale, et nous nous sentons délaissés. Les
locataires/acquéreurs dans le site sont d'honnêtes citoyens, des travailleurs - car sinon ils n'auraient pas eu droit au logement – qui aspirent à vivre dans la sécurité et la sérénité après avoir passé une journée entière à servir le peuple et le pays. Hélas, ils ont droit à des batailles rangées entre bandes rivales sur l'artère principale du site, des courses de motos vrombissantes au-delà de minuit, et des drogués dont les injures rompent le calme de la nuit et le voile de la décence, mettant ainsi les honnêtes citoyens dans l'embarras devant leurs familles. Il y en a même, qui ferment les fenêtres en été et allument la télévision et le climatiseur ou toute autre source de bruit, pour s'isoler, préserver leur dignité et éviter toutes mesures extrêmes. La zone sus-citée (entre notre immeuble et le mur) constitue aussi une préoccupation majeure pour nous car c'est un lieu d'agression et de rencontre de tous ceux qui désirent s'adonner aux vices multiples (boissons, drogues, etc.)
              Arrivés à ce stade, les locataires/acquéreurs ont deux options, soit abdiquer et voir la dignité légendaire des algériens outragée, soit réagir avec tous les risques que cela comporte. Nous estimons ne pas être protégés d'une part, et ne pas être autorisés à nous défendre d'autre part. Il est alors plus qu'urgent que l'état adopte une politique sécuritaire pour notre site, e.g, des postes de polices,..

Inadéquation charges/prestations

           Afin d'étayer notre point de vue relatif au désaccord charges/prestations citons quelques exemples. Qu'il nous soit permis de vous informer que pour notre  immeuble (ainsi que les 24,25 et 27) nos enfants ne disposent guère d'aires de jeux. En outre, la verdure pour laquelle nous payons des charges est en fait prise en charge totalement par les locataires/acquéreurs. De même, la citerne a été réparée à plusieurs reprises aux frais des locataires/acquéreurs. Il est à signaler aussi, qu'après quelques jours seulement de l'exploitation du site (août 2006), l'ADE a réduit la pression de l'eau dans les canalisations, empêchant ainsi l'eau de couler de nos robinets. Si la pression était préjudiciable à ce point aux canalisations vétustes du secteur, alors pourquoi avoir construit des immeubles de 14 étages (+1), et pourquoi cela a bien fonctionné au début? Quoiqu'il en soit, afin de pallier à cette déficience, nous avons été amenés à acheter, monter et maintenir un sur-presseur. De surcroit, nous avons fait face à un problème qui a mis la santé des locataires/acquéreurs en danger, à savoir, l'accumulation des eaux usées dans les vides sanitaires permettant ainsi la prolifération des moustiques et la propagation des odeurs nauséabondes (indicatrices de maladies) dans l'immeuble. Nous avons tenu une réunion avec le gérant du site au terme de laquelle des promesses ont été faites, mais en vain. Nous avons récidivé, mais avons eu la conviction que le gérant était incapable de régler notre problème. Mais alors, nous avons pris à bras-le-corps notre problème en consentant des contributions financières conséquentes, afin de le régler (voir photos). L'intervention récurrente des locataires/acquéreurs chaque fois qu'il y a un problème et le retrait de l'AADL, retire à cette dernière toute raison d'exister.
       
Pour conclure, notons que dans un cadre général, nous sommes conscients que le logement en soit est un bienfait divin que nous acceptons avec gratitude et louanges à DIEU, néanmoins nous exprimons aux responsables de l'AADL, notre amertume et déception, dans la mesure où force est de constater le total désengagement de l'AADL. Nous faisons notre devoir mais nous ne recevons pas nos droits. Enfin, nous jugeons qu'il est juste que l'AADL réévalue les charges chaque fois que les locataires/acquéreurs exécutent des travaux que l'AADL elle-même est tenue de faire.

Recevez Monsieur le Directeur nos salutations distinguées.

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