Translate

lundi 30 janvier 2012

La renaissance


Dans son discours prononcé à l'occasion de l'ouverture de l'année universitaire 2011-2012, le président de la république A. Bouteflika nous a renseignés sur sa vision de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Il a exprimé son souhait que la recherche scientifique soit au service de la nation, car toute nation qui accorde de l'importance à la pensée et au savoir est à l'abri des péripéties de la vie. Il rappelle que l'état a déployé  d'énormes moyens pré-requis à toute relance de la connaissance. Il a même évoqué le besoin d'améliorer le "ranking" de nos universités par les laboratoires spécialisés.
J'en conviens, beaucoup de moyens ont été accordés par l'état, lequel essaie d'améliorer le vécu des vecteurs de cette connaissance. Et pourtant beaucoup d'écartés demeurent, ainsi que leurs étudiants, privés des largesses de l'état. Il est impératif de souligner le fait que l'aspect des moyens est satellitaire, alors que la promotion de l'esprit d'initiative et la garantie de la liberté d'action des enseignant-chercheurs constituent le cœur de toute de renaissance.
La vision du président aussi louable soit-elle nécessite une administration (scientifique) à même de la concrétiser et d'une communauté capable de la vivre et de la soutenir; deux éléments qui lui font défaut. Le plus performant des générateurs ne peut débiter du courant dans un circuit si les fils de connexion sont isolants. Pour que les idées du président se concrétisent, il faut une ligne de commandement parfaite ou à la limite simplement opérationnelle.
Des responsables qui ont passé jusqu'à une vingtaine d'années dans l'administration au point de voir leurs enfants naitre, grandir et enfin rentrer à l'université alors qu'ils sont toujours au même poste, des responsables d'un autre temps avec des idées figées incapables de suivre les événements et la pensée scientifique sans cesse en mutation, des responsables réfractaires à toute initiative, des responsables permissifs, incapables de rendre justice aux opprimés, parfois même complices dans l'iniquité qui frappe ces derniers, des responsables dont l'indice de Hirsch (ou d'Eghe) est le plus bas, des responsables (parfois) dont le professorat est dû à l'effet Mathieu (Mathew's effect) ou l'effet décret, ne peuvent être les catalyseurs d'un nouveau souffle de la connaissance dans l'université Algérienne. L'inertie générée par ces responsables a opéré une polarisation de la communauté des enseignant-chercheurs, viz., il y a un groupe d'opportunistes qui savent profiter de la situation et beaucoup de résignés, lesquels n'ont plus la force ou la volonté de se battre.
La solution est simple: la démocratisation de l'université, en l'occurrence, l'élection de tous les responsables est à même de libérer les potentialités étouffées de la communauté. Le problème récurrent du mauvais classement de nos universités se réglera automatiquement, car les équations de la webométrie sont connues, pourvu que l'on écoute les voix émanant de la communauté.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire