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lundi 30 janvier 2012

La fuite des cerveaux


Le ministre de l'enseignement supérieur a déclaré que les compétences scientifiques algériennes, quittaient le pays non pas en quête de richesses matérielles mais en quête de savoir. Je ne puis qu'agréer cette thèse. En effet, le scientifique algérien aspire à être considéré au sein de la société; il aspire à restaurer l'échelle des valeurs sur laquelle le savoir devrait être au point le plus culminant. Quant à l'aspect financier, il n'en sera qu'une conséquence.
Cependant, la courtoisie de monsieur le ministre l'incline à projeter l'image de la bouteille à moitié pleine. Explorer un point de vue complémentaire, en l'occurrence, supposer que la bouteille est en réalité à moitié vide, permet de construire une image globale d'un problème donné. Qu'il me soit permis dans un souci de clarté, de poser la question suivante: pourquoi n'est-il pas possible alors d'acquérir le savoir en Algérie, sachant qu'à un certain niveau le savoir se génère?
La réponse à la question est malheureusement simple: les conditions nécessaires à une renaissance ne sont pas encore réunies. En effet, en particulier pour un théoricien, nul besoin d'avoir une logistique lourde et coûteuse pour réaliser des exploits. Il suffit de favoriser un environnement propice où règnent la quiétude, la sérénité et la liberté d'entreprise, pour permettre la résurgence du potentiel et l'émergence de compétences. Et pourtant, plusieurs chercheurs ont été broyés par la machine implacable de l'inertie des institutions et l'indifférence de ceux qui les dirigent. L'activité, la volonté et l'abnégation des chercheurs qui ont tant à donner au pays, décroissent et eux mêmes dépérissent ou alors fuient en temps opportun. On se rappelle ce chercheur que l'ENTV avait montré, au début lorsqu'il venait de rentrer au pays et après une année...complètement anéanti.
Quoique l'on propose, et les propositions pour élever le niveau de l'université aux normes internationales sont multiples, quoique l'on tente, nos tentatives seront sans cesse avortées. Certains chercheurs ont même été admis à l'hôpital après avoir subit la barrière de potentiel. A cet effet, il serait plus juste et judicieux de penser en priorité aux chercheurs déjà sur les lieux, et en particulier ceux qui ont tout sacrifié pour rentrer au pays.
Lorsque l'être humain est mis sous une pression inhibitrice de toutes formes d'expression, il réagit de manière proportionnelle à cette pression, e.g, harga, suicide, etc. Mais en ce qui nous concerne, nous universitaires, nous proposons une pléiade de chercheurs pour se porter candidats aux élections présidentielles. C'est un réel signal de détresse. Eu égard, à la démission des professionnels de la politique, à la polarisation d'une frange de la population et à la situation actuelle, ces universitaires (Bougie, Blida, Alger) ont émergé pour donner de l'espoir au peuple et même aux dirigeants à tous les niveaux, et les rassurer: l'Algérie recèle toujours de potentialités qui se manifestent aux moments des crises.
De surcroît, il est indéniable l'effort consenti par l'état en matière de législation pour promouvoir le rôle de l'université, néanmoins, le succès reste tributaire du triplet, i/ tout programme nécessite la conviction de ce lui qui le conçoit, ii/ une administration sans failles qui l'applique et iii/ une communauté qui le vit.

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